La Société de Transport de Montréal (STM) : un exemple à suivre ?
Mi-juin, une mission conjointe CAWaB – Access-i – Atingo s’est rendue à Montréal (Québec) pour rencontrer les organisateurs du prochain Sommet Mondial du Tourisme Accessible, prévu à Miami en septembre 2021.
Cette délégation a également profité de ce voyage outre-Atlantique pour rencontrer différents acteurs québécois qui travaillent quotidiennement en faveur de l’accessibilité : Kéroul,la Ville de Montréal, la Société de Transport de Montréal (STM), AlterGo, la Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec (COPHAN), une représentante du Ministère du Tourisme, l’Office des Personnes Handicapées du Québec (OPHQ), le consul de Belgique à Montréal et la Société Logique.
Ces rencontres ont été enrichissantes, parfois même sources d’inspirations en termes de bonnes pratiques, dont certaines ont pu être transposées en Belgique entre autres dans la DPR wallonne cet été.
Le CAWaB a rédigé les comptes-rendus de trois de ces rencontres. Vous trouverez-ci-dessous celui de la STM.
Vous pouvez également consulter le compte-rendu de la rencontre avec la COPHAN ainsi que le compte-rendu de l’OPHQ.
Atingo a également rédigé le compte-rendu de la rencontre avec Société Logique.
Rencontre avec la STM
La STM, la Société de Transport de Montréal, est en service depuis 1861. Des tramways ont d’abord été mis en circulation, suivis de bus et du métro, pour enfin, proposer un transport adapté dans les années 1970.
Le service de transport adapté de la STM effectue 4,2 millions de trajets par an, pour une population de 1,7 millions d’habitants : c’est 38 fois plus de trajets effectués que Taxibus, à Bruxelles, pour seulement 3,5 fois plus d’habitants. Ce service, tout comme Taxibus à Bruxelles, est en constante augmentation (111% en 10 ans).
Afin de pouvoir garantir un service de qualité pour les 32 000 bénéficiaires que compte le réseau de transport adapté montréalais, les chauffeurs doivent obligatoirement suivre une formation.
Leur engagement ? Une politique de non-refus ! Entendez par là que la STM mise sur un service ouvert à tous, y compris ceux qui ont des difficultés de mobilité, avec l’utilisation d’un même abonnement mensuel, valable tant pour l’ensemble du réseau que pour le transport adapté.
Concrètement, cet engagement passe par :
- une réservation ouverte jusqu’à la veille 21h ;
- un service ouvert tous les jours jusque tard le soir (de 6h à 00h30 (heure d’arrivée) ou même 1h30 (heure d’arrivée) le weekend) ;
- un service disponible les 24 et 31 décembre.
Quant à la répartition des trajets, 11% d’entre eux sont assurés par les 86 minibus de la STM, tandis que 64% d’entre eux le sont par des taxis berline et 25% par des taxis adaptés (sous-traitance).
Pour faire de ce service un succès, la STM mise également sur l’efficience de son service en maximisant les courses groupées, ce qui minimise les coûts. Une équipe complète de 105 employés administratifs et 28 gestionnaires (de la formation au contrôle, en passant par les réservations et la planification) permet d’organiser les courses au jour le jour, aidée par un programme informatique puissant qui génère les courses et répertorie l’ensemble des véhicules et chauffeurs. Ces derniers peuvent être évalués individuellement et auront dès lors à cœur de prester le meilleur service possible.
Sur le réseau régulier, quelques difficultés sont néanmoins à relever, notamment en termes de mise en accessibilité des stations, dans lesquelles la présence d’ascenseurs est à la traine. Pour pallier à cette absence criante d’ascenseurs, une planification de mise en accessibilité des stations est en cours. A cela s’ajoute la sous-traitance aux taxis locaux pour des courses pour personnes handicapées, ce qui rend ce service complètement indisponible en dernière minute et aux heures de pointe.
Du côté des points positifs, retenons que tous les métros sont équipés de bogies qui permettent d’aligner le quai et le matériel roulant ainsi qu’un embarquement par l’avant possible dans 100% des bus, avec plancher bas et rampe.
Durant cette rencontre, le CAWaB a vu en la STM un opérateur plutôt exemplaire en termes d’accessibilité de transport adapté. Néanmoins, comme c’est le cas à Bruxelles, la disponibilité de taxis adaptés pour une course imprévue est mise à mal du fait du développement de partenariats entre la STM et les taxis adaptés privés.
Crédit photo : Atingo et CAWaB