Facebook

Tram de Liège : l’espace public aux abords pose de sérieux problèmes de sécurité pour les personnes déficientes visuelles.

Ce jeudi 12 février, le CAWaB a effectué une visite à Liège, en compagnie des ministres Desquesnes et Coppieters, des élus locaux, de l’OTW et du SPW.

Cette visite avait pour objectif de constater les problèmes de sécurité identifiés aux abords du nouveau tracé du tram par les associations membre du CAWaB. Les représentants des usagers et experts présents ont pu mettre en évidence les lacunes des aménagements actuels pour les personnes déficientes visuelles. A deux mois de la mise en service du Tram, ces problèmes d’accessibilité de l’espace public suscitent de réelles craintes du point de vue de la sécurité des piétons.

C’est donc Place Saint-Lambert que nous avons pris le temps d’exposer les préoccupations de nos membres, à savoir une absence de continuité et de lisibilité des cheminements piétons. L’absence de lignes guides (qu’elles soient artificielles ou naturelles) pose des difficultés au niveau de la circulation dans l’espace public, mais également pour rejoindre les arrêts de transports publics (lors des correspondances notamment).
La plupart des aménagements étant de plain-pied, sans délimitation claire détectable au pied et/ou à la canne entre les zones sécurisées et les rails de tram, la sécurisation des traversées piétonnes est également capitale. Or certaines traversées ne sont pas équipées de signalétique podotactile (dalles blanches avec les plots et lignes de guidage).

Aucune signalétique podotactile ne permet au piéton déficient visuel d’identifier la traversée des voies de tram.

Sans ces différents éléments, le risque de traverser, circuler ou séjourner sur les espaces réservés aux véhicules et/ou au tram sans s’en rendre compte est réel.
A d’autres endroits sur le tracé, les éléments podotactiles ont été installés, mais les travaux ont été mal exécutés et le guidage renvoie les usagers déficients visuels soit sur des poteaux, soit en plein milieu du carrefour.

Enfin, les trottoirs contigus aux voies de tram (parfois étroits) devenant des espaces sécurisés pour l’ensemble des usagers, il est essentiel que la ville veille en permanence à ce que ces espaces restent libres de tout obstacle, et qu’il y soit désormais interdit d’y placer toute terrasse, panneaux publicitaires, poubelles/containers, vélo, moto, …

Au-delà des réels risques pour la sécurité des usagers, le manque d’accessibilité de l’espace public mène à un sentiment d’insécurité accru et donc un risque d’exclusion de ce public fragilisé de ces lieux de vie importants (commerces, services, mobilité,…).

Les associations du CAWaB demandent dès lors une réaction rapide des responsables du projet afin :
  D’identifier, tout le long du tracé, les manques et malfaçons en matière de circulations et traversées
  La réparation et mise en œuvre des éléments des traversées de voies jugées prioritaires et dangereuses AVANT la mise en service du tram
  La mise en accessibilité de l’ensemble des abords des voies de tram dans les plus brefs délais

Au-delà du chantier du tram de Liège, ces constats nous amènent à questionner à nouveau les processus qui ne permettent pas, en 2025, d’éviter ce type de découvertes à quelques jours de la mise en service du tram. La règlementation wallonne en la matière n’est pas suffisamment complète, ni contraignante. Seuls des manuels de bonnes pratiques sont édités par la Région. La sensibilisation et la formation des acteurs font défaut et devraient également être améliorées.

Ces exemples démontrent la nécessité d’organiser un accompagnement des différentes étapes des chantiers de grande envergure par des experts en accessibilité.

Partager cet article sur : Twitter Facebook