Le CAWaB demande un meilleur service de taxis pour les PMR à Bruxelles
Pénurie de véhicules adaptés, attentes interminables, refus des courses par l’opérateur ou les chauffeurs, taxis mal équipés… à Bruxelles, une personne à mobilité réduite désirant prendre un taxi ne bénéficie pas de la même qualité de service qu’un autre client en termes de sécurité, disponibilité et confort.
C’est pourquoi, à l’initiative du CAWaB, la Commission Régionale de la Mobilité, section PMR (CRM-PMR), a rédigé en novembre 2018 un mémorandum Taxi (PDF 486 ko) à l’attention du ministre Pascal Smet et de la Direction Taxi de Bruxelles-Mobilité.
Dans ce mémorandum, on y retrouve plusieurs constats :
- Il n’existe qu’une centaine de taxis PMR sur les 1.300 taxis en Région de Bruxelles-Capitale, ce qui peut rendre les temps d’attente anormalement longs. D’autant plus que les courses sont parfois attribuées en retard, ou tout simplement refusées par l’opérateur ou les chauffeurs.
- Il y a un manque de formation et/ou d’ouverture de la part des chauffeurs. Certains refusent de prendre en charge des courses PMR alors qu’ils conduisent un taxi adapté. D’autres, par méconnaissance ou gain de temps, n’utilisent pas ou mal les moyens qui existent à bord des véhicules (appui-têtes, dossiers adaptés…). Ce qui met en danger les clients PMR et allongent les temps de prise en charge et d’embarquement (et si le compteur est démarré trop tôt, le prix de la course !).
- Les normes d’accessibilité en vigueur ne sont pas toujours respectées (défauts techniques, manque d’entretien ou de matériel adapté) et sont trop faibles. Ce qui peut obliger les PMR à annuler leur course ou à voyager dans des mauvaises conditions (la tête courbée à cause d’un plafond trop bas, ne pouvant se tenir…).
Dès lors, la commission demande :
- Une augmentation du nombre de taxis PMR en circulation et la priorisation de ceux-ci pour des courses « chaises roulantes » ;
- Une meilleure formation et sensibilisation des chauffeurs, débouchant sur l’obtention d’un certificat ;
- Une représentation des PMR dans les comités consultatifs TAXI et les comités d’usagers ;
- Le retrait de licence PMR aux taxis non conformes et le conditionnement des nouvelles licences des véhicules PMR à leur accessibilité en règle et à leur utilisation par des chauffeurs ayant suivi la formation PMR ;
- La révision des normes d’accessibilité actuelles.
Mais encore : une meilleure communication de la part des centrales de réservations, la récolte de statistiques par la Direction Transport de Personnes afin de pouvoir objectiver la politique à mener en la matière, la centralisation de la réservation des taxis PMR existants, un règlement plus strict prévoyant des sanctions en cas de non-respect…
Des solutions existent ! Des villes comme Chicago, où les courses PMR sont récompensées par des vouchers permettant de se placer en début de file d’attente dans les gares et aéroports, ou comme Londres, où 100% des taxis sont adaptés aux PMR, constituent des exemples à suivre.
Pourquoi ne pas prévoir un contrôle technique propre aux véhicules adaptés et y sensibiliser les contrôleurs ? Ou une liste reprenant les équipements minimum sans lesquels un taxi PMR ne peut circuler ? Ou un incitant, tel qu’une diminution de taxes, offert aux chauffeurs qui rendent leur véhicule accessible ?
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